J'ai cherché dans cette ville une rue parfaite
pour son silence et la splendeurs de ses pierres,
dans cette rue, la maison la plus simple, habitée
d'un peuple calme et désinvolte
d'artisans, d'ombres, d'oiseaux de nuit.
Une femme oppose au mur laiteux de ma chambre
le miel de ses jeunes épaules.
Insolite dans le grand deuil de son immense chevelure,
bougeant parfois comme une voile,
caressant la fenêtre, un livre,
un couteau
de ses doigts légers comme plume,
intouchable, intouchée,
elle occupe armée le mince territoire où je vaque.
L'ai-je vraiment élue ?
M'a-t-elle vraiment choisi ?
Une autre ne saurait-elle aussi bien, aussi mal, ouvrir et
fermer tour à tour mes yeux qui cherchent un miroir ?
Rue de l'Isle du Four des flammes
Escalier au fond de la cour
Septième étage, couloir de droite...
Sur le vaste parc désolé
Descend du ciel la brume d'automne
Qui pare d'un immense voile mauve le décor...